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Diario (chiquito) de Bolivia
Journal bolivien subjectif et aléatoire
Suivez le FIL : en alternance , une Figure, une Idée, un Lieu en quasi-direct de l'état plurinational
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30 septembre 2018

Dis bonjour au micro

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« A pied, à cheval, en voiture ou en bateau à voile… » N’en déplaise à ce bon vieux Jacquot, pour le Bolivien urbain moyen appelé à se déplacer ce serait plutôt « en micro, en taxi ou en truffi » (voir l’album photo Transports). Les rues de Santa Cruz témoignent du peu de goût de l’autochtone pour la marche à pied, activité il est vrai relativement périlleuse au regard du comportement sans foi ni loi de la grande majorité des automobilistes et de l’état catastrophique des trottoirs quand il y en a. Rajoutons à ces obstacles le soleil de plomb qui darde ses rayons les trois quarts du temps et l’indolence tropicale légendaire des Cruceños, parmi lesquels les plus fortunés réservent leurs efforts au cadre confiné et climatisé des clubs de fitness.

Toyota : toujours mieux, toujours plus loin !

Cessons de nous gausser pour saluer un moyen de transport rapide, efficace, bon marché et très populaire chez les plus pauvres qui ne peuvent acquitter régulièrement les 20 bolivianos (2,50 €) demandés pour une course en taxi et encore moins s’offrir un de ces énormes 4x4 ou pick-up qui sillonnent en grand nombre Santa Cruz, climatisation et sono à fond les ballons. Le micro, donc, puisque c’est de lui qu’il s’agit est un mini-bus d’une vingtaine de places, le plus souvent fabriqué au Japon. Il appartient à une coopérative de transport qui se l’est procuré d’occase dans un marché spécifique qui recycle des véhicules ayant effectué une première carrière au pays du soleil levant. Moyennant une redevance, le chauffeur est affecté sur une des 130 lignes de Santa Cruz, desservant le moindre recoin de la ville qui s’étale sur plus de 300 kilomètres carrés. J’entends d’ici le lecteur ironiser « Ouais, c’est la RATP bolivienne quoi ! »

Prix, rapidité, souplesse

Détrompez-vous, le système ne manque pas d’avantages comparatifs face à nos sociétés de transport urbain européennes. Tout d’abord le prix : 2 bolivianos (1 boliviano pour les étudiants, gratuit pour les personnes en situation de handicap), soit 0, 25 € pour ceux qui ont des lacunes en maths ou qui ont zappé le paragraphe précédent. Ensuite pas d'attente : le nombre impressionnant de véhicules par ligne vous assure de ne pas rester plus de cinq minutes sous la chaleur ou la pluie diluvienne qui s'abat régulièrement sur Santa Cruz. Enfin, la souplesse : pas de ticket, on paie directement au chauffeur (prévoyez la monnaie, quasi-impossible de changer un billet) et l’assurance de monter et de descendre quand on veut sur le trajet. Pour arrêter le micro, il suffit de se placer sur le bord de la route en levant le bras. Pour descendre, prononcer la phrase magique : « Pare por favor ! » et le maestro de piller illico sur sa pédale de freins pour vous débarquer à l’endroit exact souhaité au mépris des véhicules qui le suivent.

Musique maestro !

Vous l’aurez compris, côté inconvénients, il vous faudra accepter une certaine prise de risque relative au trafic bolivien et à l’état parfois aléatoire du véhicule. A ce prix, l’amabilité du chauffeur n’est pas non plus forcément incluse mais vous gagnez une immersion à peu de frais dans la culture populaire bolivienne : feuille de coca mâchonnée par votre chauffeur, intérieur du bus décoré selon ses affinités religieuses, géographiques ou footballistiques. Et cerise sur le micro, une ambiance musicale traduisant là aussi la sensibilité du conducteur : reggaeton pour les plus jeunes, cumbia, musique brésilienne, air des Andes pour les émigrés de la Paz... On a même parfois la chance de voir grimper comme dans le métro parisien des musiciens, des poètes de rue ou des rappeurs venus vous extorquer quelques pesos.

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Commentaires
E
Merci Rohnny. Promis je passe faire un tour chez toi
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R
Bonjour, je découvre le blog et le trouve vraiment intéressant.<br /> <br /> C’est cool de découvrir de nouveau pays et la Bolivie n’est pas courant et c’est pour cela que c’est d’autant plus agréable à lire, me réjouis d’avoir la suite… <br /> <br /> Je tiens moi aussi un blog sur ma passion le running entre autre, tu passes dire bonjour et me laisse un petit commentaire quand tu veux.<br /> <br /> https://www.joggingtime.be/<br /> <br /> Belle journée à toi.<br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> Rohnny
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L
Super ce blog, on va être incollables sur la Bolivie! Par contre je ne te féliciterais tout de même pas avec autant d'enthousiasme que certains, parce que la tentation d'envisager le voyage va être forte pour une retraitée désargentée... Mille bises<br /> <br /> Lili
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E
Non pas de tuk tuk en Bolivie, mais côté tut tut ! on est servi : les rois du klaxon !
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C
Sympa l'album transport. Mais pas de tuk tuk comme au Pérou ?
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