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Diario (chiquito) de Bolivia
Journal bolivien subjectif et aléatoire
Suivez le FIL : en alternance , une Figure, une Idée, un Lieu en quasi-direct de l'état plurinational
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7 octobre 2018

Chiquitania : La délicate position du missionnaire

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 Le sabre, le goupillon et les jésuites

1767 : le roi d’Espagne Charles III décide de mettre un terme aux missions jésuites également dénommées réductions (reducciones). Comme son rival portugais au Brésil, Charles voit d’un mauvais œil ces micro-sociétés qui prospèrent dans la forêt tropicale autour des figures tutélaires que sont les frères jésuites. En ces temps troublés où la mondialisation jette ses premières ancres, le seul choix laissé à l’Amérindien est souvent le sabre ou la croix, la fuite ou l’esclavage. Dans ce contexte barbare, les réductions jésuites dénotent avec leur esprit communautaire, leur vie paisible organisée autour de l’agriculture , l’élevage, la religion et la musique baroque transportée dans leurs bagages par des hommes d’église idéalistes tel le jésuite suisse Martin Schmid (1694-1772) architecte à l’origine des missions de la région de Chiquitania, au Sud-Ouest de Santa Cruz.

La douce vie des Chiquitos

Abandonnées par leurs évangélisateurs, les communautés autochtones, que les espagnols frappés par leur petite taille ont baptisées Chiquitos, sont restées dans cette région à la fois hospitalière, généreuse et peu fréquentée donc à l’écart des pillages et des exactions. Ils conservent les églises et y perpétuent un catholicisme empreint de la diversité des croyances indigènes et du poids de l’histoire coloniale. Aujourd’hui six de ces missions, inscrites au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, ont fait l’objet de réhabilitations et de restaurations particulièrement soignées. Leur visite donne l’occasion de se transporter trois siècles plus tôt et d’admirer une architecture à la fois simple, belle et ingénieuse, utilisant à merveille les matériaux locaux comme ces immenses arbres tropicaux transformés en colonnes délicatement ouvragées supportant la charpente de bois (voir l’album ci-contre). C’est aussi une rencontre avec une population accueillante, épicurienne et un rien indolente qui flâne le soir en terrasse, sillonne les pistes de terre rouge sur des motocyclettes jamais énervées, se trempe avec délectation dans les rivières et les lacs pour se préserver d’une chaleur parfois étouffante.

Revenir à Concepción

De quoi susciter l’envie d’échapper de temps à autres à la frénésie de Santa Cruz pour revenir assister au festival de l’orchidée de Concepción ou aux concerts de musique baroque qui résonnent tous les deux ans à San Javier ou à San Miguel. A l’infortuné lecteur, curieux d’en savoir plus et resté de l’autre côté de l’Atlantique, conseillons la vision du grandiose et émouvant Mission de Roland Joffé et la lecture de l’excellent reportage réalisé sur place pour le Figaro (personne n’est parfait) par l’écrivain-journaliste Sébastien Lapaque.

 

 

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Commentaires
E
Merci ! N'oublie pas de bûcher ton Francis
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N
Passionnant encore une fois ! À conseiller la lecture de l'article de Sébastien Lapaque..facile et suscitant l'envie d'en apprendre plus. Rythme hebdomadaire très agréable. A la semaine prochaine !!!
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M
Waaaaaa... c est magnifique!!!! Merci de nous offrir ces morceaux d’amerique Du sud!!!
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