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Diario (chiquito) de Bolivia
Journal bolivien subjectif et aléatoire
Suivez le FIL : en alternance , une Figure, une Idée, un Lieu en quasi-direct de l'état plurinational
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5 novembre 2018

Tiwanaku, le temple du soleil bolivien

la porte de Kalassassaya

Oubliez Hergé et ses lamas péruviens cracheurs. Foin des Incas, une tribu surestimée balayée par une poignée de barbus au bout d’à peine 150 ans d’existence. Au rebut, les Aztèques qui se croyaient plus forts et plus malins que les autres mais qui confondirent Hernan Cortez avec Quetzalcóatl et lui ouvrirent les portes de Tenochtitlan. Si vous voulez vous plonger dans l’histoire d’une vraie civilisation, à la hauteur des Mayas qui inventèrent l’écriture et dominèrent l’Amérique Centrale pendant plus de deux siècles, quittez la Paz vers l’Ouest, dépassez la cité tentaculaire et passionnante d’El Alto, prenez la première à gauche avant le lac Titicaca et trouvez une place sur la vaste prairie qui sert de parking au site archéologique de Tiahuanaco (Tiwanaku en langue aymara).

 Le fief des Aymaras

C’est là qu’Evo, après sa première élection et avant même son investiture officielle à La Paz est venu, le 21 janvier 2006, fêter symboliquement son intronisation devant des centaines d’indigènes représentant toutes les ethnies présentes en Bolivie. Quatre prêtres du soleil y ont célébré une cérémonie mythique destinée à transmettre au futur chef de l’Etat une "énergie positive" et des "pouvoirs telluriques et spirituels" pour l’aider à accomplir son premier mandat présidentiel. Depuis cette date, le site (voir l'album ci-contre), jusqu’ici étape obligée un peu désuète des Tour Opérateurs de La Paz, a reconquis un nouveau prestige et bénéficié d’un toilettage réussi : signalétique et parcours de visite revus et corrigés ; création de deux musées mettant en valeur la culture et les vestiges de la civilisation ; gestion , gardiennage et visite confiés à des représentants de l’ethnie aymara, majoritaire en Bolivie, descendants naturels des premiers habitants de l’Altiplano qui construisirent Tiwanaku.

 Questions sans réponses

En déambulant dans le vaste espace livré en pâture aux désormais inévitables fanatiques de selfies de toutes nationalités, le visiteur, tantôt brûlé par le soleil andin, tantôt réfrigéré par la bise glaciale venue du Titicaca, manque de réponses aux nombreuses questions qui l’assaillent : pourquoi le choix de s’installer dans ce site aussi peu hospitalier ? Comment furent transportés les blocs de pierre gigantesques utilisés pour les constructions ou les monolithes géants dressés en hommage à Viracocha, dieu du Soleil ou à la Pacha mama, la terre nourricière, à des époques qui ignoraient la roue ? Pourquoi la disparition, vers le XIIIème  Siècle, de cette civilisation qui dominait toute la région sans aucune explication historique avérée ? Où trouver quelque chose à grignoter parce qu’au bout de deux heures de visite, il commence à faire faim ? Une fois sustenté auprès de la cholita du coin, le visiteur parvient à glaner quelques réponses dans les explications savantes de son guide mais est bien forcé de constater que, même pour des spécialistes, Tiwanaku garde intact son mystère et donne lieu à nombre de supputations un brin farfelues.

Le pouvoir de ViracochaDes découpes dans la pierre inexpliquées

Pour certains archéologues, Tiwanaku aurait disparu dans un tremblement de terre ou une inondation exceptionnelle. D’autres, interprétant une partie des ruines comme les restes d’un port, situent la construction de la ville plus de 10 000 ans avant JC, soit avant que le Titicaca ne se retire 15 kilomètres plus loin. Quelques historiens (?), incapables d’expliquer la découpe plane et parfaite des blocs de pierre dure et leurs motifs géométriques hyper précis réalisés avant que Black et Decker ne mette ses disqueuses-meuleuses sur le marché, en viennent à invoquer l’assistance d’extra-terrestres venus du ciel. Assurément, ces références quasi-divines ne sont pas pour déplaire à Evo qui a compris combien la puissance symbolique et l’importance historique de la civilisation de Tiwanaku pouvaient servir de point d'appui pour renforcer une société fière de ses racines et de sa culture ancestrale. Evo ne rate pas une occasion de célébrer les évènements heureux de son parcours politique à Tiwanaku et l’image géante de Viracocha trône en bonne place sur les parois vitrées de la grande tour grise (et controversée) qu’il vient d’édifier à La Paz en guise de palais présidentiel.La nouvelle tour d'Evo à La Paz

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