Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Diario (chiquito) de Bolivia
Journal bolivien subjectif et aléatoire
Suivez le FIL : en alternance , une Figure, une Idée, un Lieu en quasi-direct de l'état plurinational
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
16 décembre 2018

Bienvenue au condo

pizap

Le nouvel arrivant qui cherche à se loger à Santa Cruz doit composer avec la réalité immobilière locale. Vieille bâtisse coloniale du centre-ville, appartement dans un de ces immeubles récents qui poussent comme des champignons ou maison individuelle cossue dans un quartier tranquille, l’offre est d’autant plus abondante que de nombreux logements semblent inoccupés si l’on en juge par le nombre réduit de fenêtres illuminées à la nuit tombée. Une situation qui s’explique certainement par un prix élevé inaccessible à une grande partie de la population. Pour nombre de Cruceños, l’explication tiendrait plutôt au blanchiment massif de l’argent du narcotrafic dans l’investissement immobilier mais le bloggeur soucieux d’éthique se gardera bien d’accréditer cette version tant qu’il ne disposera pas de sources plus fiables que celles glanées dans les taxis et les soirées arrosées à la piña colada. Autre particularité de l’habitat de la cité des anneaux, l’omniprésence des condominios, vastes résidences privées délivrant à leurs occupants un certain nombre de services (piscine, jardin,terrain de sport, jeux pour les enfants…) et gardées jour et nuit par du personnel de sécurité.

Condominio Atlantica : visite guidée

On le comprend aisément et même si le coût de la main d’œuvre demeure dérisoire en Bolivie, les frais d’entretien et de personnel qu’il faut acquitter réservent l’accès des condominios aux gens qui en ont les moyens. Une fois n’est pas coutume, le rédacteur mettra en avant son cas personnel : 500 dollars par mois (440 euros) pour un grand appartement de 2 chambrele local de l'employée de maisons dans un condominio datant d’une vingtaine d’années, un peu défraichi, mais plutôt agréable avec ses petits immeubles de 2 ou 3 étages, sa grande piscine et son parc arboré. A ce prix les charges ne sont pas comprises. Ce tarif somme toute pas si éloigné de ceux pratiqués en France  génère automatiquement un tri social  : professions libérales, cadres d’entreprises, quelques expatriés salariés en Bolivie… Les habitants du Condominio Atlantica se distinguent par leur style US et le luxe des véhicules qu’ils garent sur le parking. Un peu moins par leur savoir-vivre et leur respect d’autrui mais c’est une autre histoire… L’entre soi est de rigueur à l’image d’une société bolivienne où l’on se côtoie sans se mélanger et où les valeurs d’égalité prônées dans la constitution sont battues en brèche par le mépris des pauvres et le racisme latent d’une partie de la population. Détail significatif : dans chaque appartement, un espace avec un petit réduit qui sert de chambre, un évier pour faire la lessive et une salle de bains sommaire (voir ci-contre). C’est le local de « l’empleada », une bonne à tout faire le plus souvent indigène qui est hébergée dans les familles aisées pour s’occuper de la cuisine, du linge et du ménage.

Les pavés ou la plage ?                                                                                                         

Comme dans tout le continent américain, c’est l’insécurité qui est évoquée en premier lieu pour justifier la floraison de ces résidences bien gardées. Une insécurité qui semble plus fantasmée que réelle même si son évocation fréquente dans les conversations peut effrayer l’étranger nouvellement arrivé. A la porte du condominio, les gardiens filtrent les entrées, demandent leurs papiers à vos invités, organisent des rondes autour de l’enceinte pour dissuader les éventuelles intrusions. Le reste du temps, ils s'emmerdent royalement en machouillant des feuilles de coca. Car Santa Cruz n’est ni Johannesburg ni la Nouvelle-Orléans ni même Bobigny. Si la délinquance y est présente comme dans toutes les cités mondiales et que la ville connaît son lot de rapines, d’agressions et d’actes violents, ceux-ci sont notoirement faibles au regard des 2 millions d’habitants de la ville, de l’ampleur des inégalités et de la cohabitation existant entre très riches et très pauvres. À quand des gilets jaunes boliviens pour balancer quelques pavés et réclamer une plus juste répartition des richesses dans un pays qui a tout pour faire bien vivre ses 11 millions d’habitants ? En attendant, les promoteurs immobiliers cambas ne manquent pas de projets pour leur ville. Le dernier en date ? Puerto Esmeralda : De l’autre côté du rio Piraï, dans la banlieue nouvelle d’Urubo, un lotissement sur un terrain de 200 hectares avec 70 000 m2 d’un lagon artificiel aux eaux transparentes et 20 000 m2 de plages. Et plein de nouveaux condominios en perspective…

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Tel chien, tel maître ! Ce pourrait être la morale de la fable dont je conseille amicalement au rédacteur de privilégier la forme afin d'éviter une lettre de cachet. Ten cuidado companero!<br /> <br /> Quant à l'épidémie de fièvre jaune, difficile d'en souhaiter la pandémie , au vu des maigres bénéfices obtenus par la décevante expérience française .<br /> <br /> Ici comme la bas, les riches ne lâchent rien !
Répondre
Publicité