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Diario (chiquito) de Bolivia
Journal bolivien subjectif et aléatoire
Suivez le FIL : en alternance , une Figure, une Idée, un Lieu en quasi-direct de l'état plurinational
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3 février 2019

La ville des faux-culs

FexpocruzOn prétend que les filles de Santa Cruz sont les plus belles de Bolivie. Lâcheté proverbiale de la gent masculine ou volonté de ne pas se faire trop d’ennemies à La Paz et Cochabamba, le bloggeur se gardera bien de prendre position même s’il n’est pas tout à fait insensible aux beautés latines à la langueur toute tropicale qu’il croise à l’occasion sur la place du 24 septembre.

Les dites beautés, qui ne rechignent pas à exhiber leurs formes avantageuses dans des tenues avares en textile et des micro-bikinis au bord des piscines, laissent malgré tout l’observateur attentif avec au bord des lèvres une interrogation déjà soulevée en son temps par Alain Bashung : mais comment ça tient en l’air ces deux hémisphères ? Un doute rapidement dissipé quand on l’évalue au regard de deux autres particularités de la cité des anneaux. D’une part, le culte narcissique de soi et de son corps auquel se voue toute une population jeune et argentée qui passe son temps libre dans les salles de musculation, les salons de beauté, les boutiques de cosmétique et de prêt à porter des grands malls cruceños. D’autre part, la recrudescence de cabinets et de cliniques dédiés à la chirurgie esthétique qui se répandent en publicité dans les journaux, les télévisions et sur Internet, vantant leur compétence et leur efficacité en matière de lifting, liposuccion et autres implants mammaires.

 Des voitures, du bétail et…des filles

C’est à Fexpocruz, la foire exposition annuelle de septembre de Santa Cruz, renommée dans toute l’Amérique latine P1040510 (2)qu’on mesure sans doute le mieux les manifestations de cette culture propre à la capitale de l’Oriente bolivien (et qu’on pourrait qualifier de beauf en langage franchouillard !). Imaginez un parc des expositions grouillant d’une foule munie de ce qu’il faut de pop-corn, frites et énormes verres de sodas, arpentant pavillons et allées, se massant devant des échoppes à la gloire du quatre-quatre coréen qui vient de sortir, de la dernière machine agricole qui peut à la fois labourer, semer récolter et épandre du pesticide, ou déambulant parmi les boxes où ruminent des zébus placides. Le « produit d’appel » de Fexpocruz? Les hôtesses qui paradent devant chaque stand, montées sur 15 centimètres de talon, sourire inextinguible scotché au visage, exhibant leurs attributs siliconés dans des robes moulantes et sacrifiant aux inévitables selfies implorés par les visiteurs ébaubis de tout âge et de tout sexe (voir photo ci-dessus !). Il se murmure à bas bruit que le sex-appeal de ces jeunes personnes et leur participation aux « soirées commerciales» ne serait pas étranger au chiffre d’affaires et aux contrats mirifiques signés par certains exposants…

Des nouvelles fesses, même pas la peau du c…

Outre Fexpocruz qui remplit les hôtels et les meublés de la ville chaque printemps, Santa Cruz dispose dun autre atout dans sa manche, un avantage comparatif comme disent les économistes, susceptible d’attirer l’aspirante pin-up ou le beau garçon au nez tordu… Et on reparle ici de la chirurgie esthétique, qui non contente de transformer les autochtones en clones de Kim Kardashian, réalise ces miracles à des tarifs largement compétitifs, attractifs pour toute l’Amérique latine. Un nez de travers, une poitrine pré-pubère, des fesses insuffisamment rebondies ? Il vous en coûtera environ dix fois moins cher pour sculpter le corps de vos rêves à Santa Cruz qu’aux États-Unis, top nation en matière de chirurgie plastique. Deux à quatre fois moins qu’au Mexique ou au Brésil, l’autre pays mondial particulièrement en pointe sur la question. De quoi générer un important tourisme chirurgical et la prospérité chez les praticiens cruceños, qui s’ils sont meilleur marché que leurs homologues étrangers, accèdent néanmoins gràce à leur art à un standing enviable dans un pays où la vie est très peu chère.

Coté cul, puisque je devine qu’il n’y a que ça qui vous intéresse, moyennant un peu plus de 1000 dollars, (pour 4000 au Brésil), vous pouvez donc, en vous dépêchant un peu, encore espérer disposer d’un popotin tout neuf que vous pourrez inaugurer en le tortillant tout votre saoul lors du prochain carnaval de Santa Cruz (du 2 au 5 mars prochain). En vogue actuellement pour vous Mesdames, le brasilian buttlift (voir ci-dessous) qui devrait vous permettre d’approcher la perfection en la matière, l’auguste séant de la star latino Jennifer Lopez.

Mais prudence ! Cet engouement mondial n’est pas sans danger. Les graisses injectées trop profondément peuvent pénétrer dans votre système circulatoire, entraînant éventuellement une embolie pulmonaire et un décès pour 1 personne sur 3000. Il faut bien souffrir pour être belle…

_103288611_buttlift

 

 

 

 

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Commentaires
C
J'ai observé (lorgné) les mêmes bimbos pneumatiques en Colombie et ai eu la même interrogation bashunguienne !
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M
J avais pas vu qui tu avais envoyé poser!!! LE faux cul par excellence mon cher Philippe... à moins que tu n’aies osé des réactions virulentes du bureau opposé au nôtre au 1er étage du bocal en mettant la photo où tu étais bien entouré!<br /> <br /> 😂
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M
Excellent article drôle et caustique... J adore!
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