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Diario (chiquito) de Bolivia
Journal bolivien subjectif et aléatoire
Suivez le FIL : en alternance , une Figure, une Idée, un Lieu en quasi-direct de l'état plurinational
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17 février 2019

La bonne étoile d’Erwin « Platini » Sanchez

 29 juin 1997, Bolivie-Brésil en finaErwin Sanchez dessinle de la Copa America au stade Hernando Siles de La Paz, 45ème minute, l’équipe bolivienne, dominatrice, vient d’encaisser un but d’Edmundo contre le cours du jeu. Erwin Sanchez, le milieu offensif de « la Verde », chope les abeilles et s’empare du ballon près de la ligne médiane. Il décoche une terrible patate rasante des 35 mètres qui finit sa course dans les filets d’un Taffarel qui, sur le coup, ne fait rien pour contrecarrer la mauvaise réputation des gardiens de but brésiliens. Dans les tribunes, aux côtés du bloggeur qui assiste, ravi, à l’évènement, le bon peuple bolivien explose et célèbre dans la liesse la réussite de son idole et la formidable prestation de son équipe face aux champions du monde de l’époque, les Roberto Carlos, Cafu, Dunga, Denilson et autres Ronaldo.

 

La dream team bolivienne

Erwin Sanchez est l’emblème de cette génération de footballeurs qui a constitué la meilleure équipe bolivienne de tous les temps et dont le principal fait d’armes réside dans leur qualification à la coupe du monde 1994 aux USA. C’est d’ailleurs Erwin Sanchez, grâce à une autre de ses célèbres patates, qui deviendra à jamais le premier buteur bolivien en coupe du monde contre l’EspagnEtcheverry-Sanchez-Mundial-EEUU-Archivo_LRZIMA20180808_0015_11e au Soldier Field de Chicago. Le gardien Trucco, le défenseur Rimba, les attaquants Baldivieso et Etcheverry dit« el Diablo » (voir ci-contre) restent eux aussi pour leurs exploits à jamais dans la mémoire collective bolivienne. Pas seulement en raison de leur coupe de cheveux dite « du mulet » encore en vogue à cette époque dans les rues de La Paz mais pour leur talent individuel et leur jeu collectif forgés pour certains d’entre eux dans la réputée académie de football Tahuichi Aguilera de Santa Cruz. C’est dans cette école de foot que le jeune Erwin a peaufiné son toucher de balle soyeux, sa vision du jeu périphérique et sa frappe de balle redoutable qui lui ont valu très jeune le surnom d’Erwin « Platini » Sanchez. Les maquignons du football européen ont tôt fait de repérer cette pépite. Après des débuts au Destroyer de Santa Cruz, puis une année au Bolivar de La Paz, Erwin fera toute sa carrière au Portugal, à Benfica et surtout au club Boavista avec lequel il disputera la Ligue des Champions (premier buteur bolivien dans cette compétition) et dont il deviendra entraîneur en fin de carrière.

 Bolivie, football d’altitude

La trajectoire d’Erwin reste atypique dans une Bolivie pourtant passionnée de football. La presse y consacre quotidiennement des cahiers entiers, les chaînes de télé tournent en boucle sur les championnats  sud-américains et européens, le commerce des maillots de club fait flores et il n’existe pas un pueblo, fut-il perdu aux fins fonds de l’altiplano, sans sa cancha de footbaDSC_0067ll pelée et ses buts de fortune (voir photo ci-contre) Et ça joue partout ! Sur les terrains vagues, les pelouses synthétiques, dans les gymnases, les stades, les cours d’école, les jeunes et les vieux, les collas comme  les cambas, les cholitas comme les body-buildés de Santa Cruz. Malgré cet engouement, le championnat professionnel bolivien ne brille ni par son intérêt ni par la qualité technique de ses matchs et le nouvel Erwin Sanchez a bien du mal à émerger. Les raisons ? Manque de moyens, d’infrastructures, formation et encadrement pas à la hauteur, difficulté et longueur des déplacements et sans doute des conditions climatiques souvent difficiles. Sur ce dernier point, des langues perfides attribuent d’ailleurs les bons résultats internationaux boliviens à la situation en altitude du stade de La Paz où la raréfaction de l’oxygène non contente d’amoindrir considérablement les capacités physiques du visiteur qui débarque de l’avion, donne au ballon des trajectoires aussi rapides qu’imprévisibles, bien connues des artilleurs du cru.

Des avantages qui n’ont malheureusement pas suffi à l’équipe de Bolivie pour remporter la finale de 1997, gagnée finalement 3 à 1 par le Brésil. Vingt ans plus tard, Erwin « Platini » Sanchez est revenu au pays, à Santa Cruz où il est né, pour prendre en main l’entraînement de l’équipe locale de Blooming. C’est toujours un Dieu vivant en Bolivie et comme ses camarades de la fameuse équipe de 1994, il est immortalisé par une étoile dorée à jamais gravée sur le parvis du Stade Hernando Siles.

Erwin Sanchez 2

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Commentaires
E
Revois tes sources, Citizen ! Tu oublies la coupe du Portugal 96/97 !
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C
Les footeux ont toujours été des esthètes en matière capillaire mais la coupe mulet reste un must. La seule coupe qu'ait obtenu le Platini bolivien d'ailleurs !
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